Les allées du Bois du Vésinet furent longtemps parcourues par les rois de France qui s’ y adonnaient aux plaisirs de la chasse, comme en témoignent le Rond-point Royal, avec sa statue du grand cerf, ou le nom de plusieurs rues de la commune : avenue du Grand-Veneur, allée de la Meute, allée des Biches, des Chevreuils, chemin du Tour-des-Bois… Sous le Second empire, le duc de Morny, demi-frère de l’empereur Napoléon III, monta une opération financière sur ces terres proches de Paris (18 km de Paris, dans une boucle de la Seine) et bien desservies par le chemin de fer (la première ligne française pour voyageurs reliait Paris au Pecq depuis 1837).
La Société Pallu et Cie, dirigée par celui qui allait devenir le premier Maire du Vésinet, a acquis de l’Etat en 1856-57 les 436 hectares de la forêt du Vésinet et fut chargée de les exploiter. Il fut décidé de créer de toutes pièces une « ville-parc », dessinée par un paysagiste, le comte Paul de Choulot. Celui-ci donna au Vésinet sa physionomie si particulière, avec ses 5 lacs reliés par de petites rivières, ses vastes pelouses et « coulées » publiques dégageant de larges perspectives. Les premiers lots furent vendus en 1858 et dès 1858 on établit un cahier des charges très strict, destiné à préserver ce cadre unique. Ses dispositions se retrouvent jusqu’à aujourd’hui dans les différents documents d’urbanisme qui se sont succédé. Le Vésinet est un site classé depuis 1934, et des mesures de protection (monuments classés ou inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques…) ont permis de préserver cet exemple unique en France d’urbanisme paysager. La population allant croissant, Le Vésinet fut érigé en commune en 1875. De nombreuses personnalités ont élu domicile au Vésinet, séduites par son cadre de vie exceptionnel : des musiciens (Bizet, Fauré), des peintres (Vlaminck, Utrillo), des écrivains (Robida, le philosophe Alain), des «vedettes» (Joséphine Baker)… Aujourd’hui la ville s’étend sur 500 hectares et compte près de 17 000 habitants (les Vésigondins).