5 °C Le Vésinet, FR

Témoignage de Dave A.

Nous sommes en Septembre 1975. Je suis un étudiant en photojournalisme à l’Université du Missouri, je suis venu voir l’assistante du directeur, une bonne amie à moi. Je dois me décider au sujet d’un cours supplémentaire. “Tu devrais prendre français !” Me dit-elle, d’abord parce qu’elle parle français, et aussi parce qu’elle a vécu une merveilleuse expérience lors d’un échange étudiant à Paris en 1965. J’hésite. Elle insiste. Finalement je me laisse convaincre.
J’étudie le français pendant une année scolaire (de septembre à mai), je termine l’université puis je rentre à la maison : Louisville, Kentucky. Cet été, alors que je travaille comme flight instructor, j’apprends qu’un groupe d’étudiants français originaire de Montpellier, notre ville jumelle, est de passage à l’université de Louisville. Je décide de trouver le groupe, et je passe du temps avec eux les semaines suivantes. Ils me proposent de leur rendre visite, et l’été suivant, je fais mon premier voyage en France.En août de cette année, je suis embauché comme photojournaliste par un journal du sud Dayton qui couvre plusieurs villes dont celle d’Oakwood. Quand j’apprends qu’Oakwood a une ville jumelle en France, je commence à assister aux réunions du Jumelage où je me lie à d’autres francophiles.
Je vois rapidement l’occasion : si je pars à Montpellier l’été suivant, je pourrais peut-être en profiter pour aller au Vésinet et faire un reportage photo pour mon journal. En théorie je n’aurais que deux semaines de congés (pour Montpellier), je me décide à demander à mon editor s’il pourrait m’accorder deux semaines de plus pour aller au Vésinet. “Désolé, me répond- t-il, on n’a jamais fait ça avant”. J’insiste les semaines suivantes pour le convaincre en indiquant que cela intéresserait beaucoup nos lecteurs jusqu’à ce qu’il dise finalement oui.
La première personne que je rencontre à l’Oakwood Sister City Association est Styliane Anderson, qui rentre tout juste du Vésinet. Styliane contacte sa correspondante au Vésinet, Jacqueline Griffaut, pour se renseigner sur un hébergement. A l’occasion d’un conseil municipal, Jacqueline demande si quelqu’un accepterait d’héberger un journaliste d’Oakwood. Trois personnes sont volontaires : Michel Leprat, Jean Bigand, et Hélène Lamouliatte.
J’arrive le 3 juillet 1977, accompagné de Tami Smith, une “exchange student” d’Oakwood.
Le plan initialement prévu était que je divise mes deux semaines au Vésinet entre les trois familles d’accueil, mais Hélène ayant une blessure au poignet, elle ne peut plus me recevoir. Du coup, je passe une semaine dans chacune des deux autres familles, les Leprat et les Bigand.
J’ai tellement de souvenirs de ces deux semaines avec ces adorables familles. Mais ce qui me surprend le plus, encore aujourd’hui, c’est que malgré seulement 8 mois d’études de français, j’aie tout de même réussi à tirer suffisamment partie de mes conversations avec les vésigondins pour produire huit pages entières d’histoires publiées par mon journal.Les amitiés durables de ce premier voyage sont un trésor, tout comme celles faites à l’occasion de mes visites régulières. Et qu’est devenue la secrétaire qui m’avait convaincu d’étudier le français ? Elle vit toujours dans le Missouri, et nous continuons à échanger une ou deux fois par an. »